Comme un vol d'hirondelles au berceau du printemps, 
  Comme le goéland conduisant au rivage
  Ou comme l'arc-en-ciel accroché au beau temps,
  Un ange est passé puis a tourné la page.

  Océane est venue, ardemment souhaitée
  Comme le trait d'union d'une vie de tangage,
  Connaître enfin la joie, hors la fatalité.
  Un ange est passé puis a tourné la page.

  Baptisée en ce jour, naissance du messie,
  Pour intégrer la foi, éclairer son visage
  Et recevoir l'amour de Serge et Nathalie,
  Un ange est passé puis a tourné la page.

  Sans jamais dévoiler la couleur de ses yeux,
  Innocente aux écueils, docile témoignage,
  Le rayon de bonheur a glissé vers les cieux.
  Un ange est passé puis a tourné la page.

  Vaincue par un cordon strangul-ombilical,
  A peine commencé, c'est déjà terminé.
  Océane est partie. Son départ nous fait mal.
  Un ange est passé, et le livre est fermé.
 

  Ouvrier du destin qu’il porte en sa valise, 
  Paré d'une auréole dans sa révélation,
  Son livre grand ouvert à la page promise,
  L’ange est apparu pour remplir sa mission.

  Il dirige le fils vers cette caravane
  Qui gomme les écarts du hasard léthargique.
  Aucune confession, chrétienne ou musulmane,
  Ne peut en obscurcir le sacre liturgique.

  Le crépuscule étreint l’aube, son héritière,
  Présage d’avenir que le jour revendique,
  Épilogue gommé d’une fin meurtrière.
  L’ange est bienveillant, il construit le triptyque. 

  Quand une catastrophe fait qu'un lieu est choisi,
  Pour lester le péril des peines diaboliques,
  L’ange devient soutien avec son parapluie 
  Qu'il ouvre au volet achevant son triptyque.

  Comme une canne blanche, un passage clouté,
  Une côte de maille ou un paratonnerre,
  L’ange des nouveaux pas guide l’éternité,
  Corrigeant les chemins embûchés sur la terre.

  Oh ! Rayon de bonheur, nous sommes fiers de toi. 
  Le livre est achevé. Tant ouvert que fermé,
  Il reste une homélie qui tapisse ta voie
  Apportant le repos à nos cœurs rassurés.