TE SOUVIENS-TU
?
Te souviens-tu, cruelle, une eau
coulait légère,
Silencieuse et tranquille sous
l'ombre platanée ?
Tu souriais d'espoir, était-ce
suranné ?
Ton sourire enjôleur, était-il
donc de pierre ?
Ce ruisseau indolent accompagnait
nos pas,
Et en longeant son lit parfumé
de bruyères
J'ai souvent effeuillé
la gente primevère.
La promesse cueillie s'est éteinte
là-bas.
J'ai suivi aujourd'hui, la rive
familière,
Toujours aussi paisible sous l'ombre
platanée.
L'eau est restée limpide
même après les années,
Mais de l'herbe a poussé
au bord de la rivière.
J'ai retrouvé le coeur,
gravé sur un vieux chêne,
Qui mêle nos prénoms
à l'écorce première
Et la sève a voulu, en
cet anniversaire,
Que la pérennité
ne soit pas chose vaine.
Des couples amoureux empruntent
cette berge,
Sensibles aux douceurs qui émanent
des lieux.
Mais nul serment d'amour et aucun
autre aveu
N'a profané celui que cet
arbre héberge.
S.R.
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