ELECTROPHILE
Tu fais tes lendemains
En loisirs quotidiens
Pour vaincre l'apathie
De ton moral au gris,
Aiguillant ton réseau
Ou ton circuit auto .
Lové dans le confort,
Affalé, sans effort,
Tu rythmes le tempo
Sur fond de stéréo
Ou composes allegro
Ton propre adagio.
Tu es ainsi auteur,
Acteur, compositeur
Et même imprésario
De tous tes scénarios .
Tu souffles sans effroi
Tant le chaud que le froid .
Tu es un gars branché
Et extériorisé .
La lumière et le son
Sur la télévision
Usent ta vidéo,
Tout comme un calicot .
Tu vies techniquement
En magnétoscopant .
Ou, dans les émotions
Parmi tes collections,
Tu meubles ton musée
D'attraits sophistiqués .
Souvent tes familiers,
Se sentent attirés
Comme mouches à miel,
Par ton pêché véniel
.
Alors, sans retenue
Tu contes tes vertus .
Tu hantes les esprits
Mais aussi les envies
Parce que tu as voulu
Croître ton superflu,
Usant en permanence
De commande à distance .
Tu restes saugrenu,
Enfant roi et têtu,
Mais tu n'acceptes pas
Qu'on discute ta foi .
Tu n'as rien de géant
Car tu brasses du vent .