LES QUATRE
SAISONS
La nature sectaire dresse ses éléments
Dans la nuit ; une lente apathie
enveloppe
Le pastel décati et la
faune ulcérée
Que le froid hivernal mord en
larmes d'argent,
Tandis que son fardeau croît
et développe
L'asthénie qui étreint
les plantes effarées.
Une force vermeille perce l'air
cotonneux
Comme un âtre pourpré
d'où montent des volutes,
Dispersant le printemps habillé
d'émeraudes
Sur les prairies fleuries et les
monts populeux,
Disposant à l'envie les
pelouses hirsutes
Pour claironner sa foi aux coeurs
qu'elle ravaude.
Un faisceau rutilant maquille le
velum
Bigarré, bariolé
de lueurs polychromes,
Tandis qu'un diapason bardé
de mélodies
Entame en frémissant un
rythme maximum.
Et l'été se répand
par les monts et les homes
En paillettes dorées sur
la plaine assoupie.
Le soleil s'intimide, la nature
se rouille
Et la nuit gagne au jour des minutes
de vie
Pendant que s'assombrit la gaieté
pastorale.
Puis, entre deux rayons que les
nuées gribouillent,
Des refrains bucoliques vont avec
frénésie
S'étendre sur la gamme
des fraîcheurs automnales.
Quand l'homme saura-t-il regarder
les étoiles
Sans flétrir les beautés
qu'affiche cette toile ?
S.R.
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